Donald Cuccioletta

Pour tout quidam québécois normalement constitué, Donald Cuccioletta est un politologue bardé de diplômes que les médias aimaient consulter sur des questions de politique américaine. Vrai ! Mais ledit quidam sera bien étonné d’apprendre que ce chercheur a eu une première vie, une vie absolument différente où il suait dans les shops de l’est de Montréal comme ouvrier, comme syndicaliste et comme propagandiste de gauche vraiment à bâbord !  Ce n’est que dans la jeune quarantaine qu’il a senti le besoin d’assumer sa nature d’intello jusque là formé à l’école de la rue.

Ce qui nous oblige à parler de potion magique car le gaillard a bien failli s’y noyer à la naissance. Imaginez un garnement prépubère d’Hochelaga-Maisonneuve en train de distribuer des journaux communistes à la Vickers, de quoi faire hurler d’effroi les parents d’aujourd’hui. 

Désormais retraité, loin de l’UQAM ou de l’Université du Vermont où il a enseigné, il continue à semer la bonne parole. Par exemple, il co-anime une émission progressiste à une station radio haïtienne, ou encore, il s’active à mettre sur rail une organisation vouée à la vraie démocratie municipale, des activités, dans le fonds, pas si tant différentes de celle de l’usine où il s’occupait de santé sécurité, de griefs, de solidarité. Bien sur, il distribuait aussi La Forge, le journal de la Ligue communiste Marxiste-léniniste. 

Entre Vickers et radio, Donald Cuccioletta a fait les 400 coups, ce dont il est bien fier, avec parfois la GRC accrochée à ses basques et, toujours, depuis au moins cinq décennies, sa belle Francine, elle-même militante émérite, bras dessus, bras-dessous… du côté gauche.

Donald Cuccioletta est un être attachant et son récit de vie, une histoire pour le moins atypique. Il est ici interviewé par André Leclerc.

Ma verrà un giorno che tutte quante
Lavoreremo in libertà.
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao

Bon visionement !